Le conservatoire de musique d’Innsbruck – Landeskonservatorium - est caché dans une petite ruelle de bien des regards (Paul-Hofhaimer-Gasse). Il se trouve non loin du musée Ferdinandeum. C'est un monument imposant !
Sa petite histoire : prenant exemple sur le conservatoire de musique de Graz, l’école de musique d’Innsbruck fut fondée en juillet 1817 avec l’appui de Alois Freiherr von Kübeck. Le 2 juin 1818, l’école ouvrit ses portes et le 19 août 1818, le premier concert y fut donné avec au programme des œuvres de , Haydn et de l’Abbé Vogler.
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La porte plus ou moins imposante qui donne sur un escalier en marbre !
En 1843, déjà plus de 160 élèves se pressaient sur les bancs et les cours ne cessaient de s’élargir, à côté du chant, à des instruments prestigieux : basse, violon, violoncelle, contrebasse, clarinette, flûte et piano et en 1844 cor, trompette et autres instruments à vent suivirent.
Mais ce ne fut qu’en 1910, que le conservatoire tel qu’on le connaît aujourd’hui fut construit. Un bâtiment a la mesure de l’ambition de la ville d’Innsbruck. Mais après la guerre de 14-18, ne recevant plus de subvention de l’état, la ville d’Innsbruck prit en main les finances de l’école de musique. Les cours de musique reprirent donc pour les 530 élèves.
Stelle d'inauguration par l'archiduc Eugen XVI Avril MCMXII
Mais comme chacun sait, la grande guerre fut pour l’état autrichien source de gros problèmes financiers et d’autres restrictions sur les budgets culturels suivirent (si on peut les appeler comme cela à cette époque). Pourtant l’école de musique poursuivant son bonhomme de chemin fit son entrée dans la cour des grands et gagna des galons en se voyant attribué le nom de conservatoire en 1934.
Mais, le 12 mars 1938, les national-socialistes font leur entrée dans Innsbruck. Les bruits de bottes assourdissent le son des instruments et le conservatoire perd de son prestige. En automne 1939, il est pratiquement dissout. Le 15 janvier 1941, ses dernières heures sonnent et il est complètement dissout par l’un des responsables du Reichsstatt (Hofer) et renommé « École de musique de Gauhauptstadt Innsbruck ». Durant la guerre, l’institution ne fonctionne que par intermittence.
Pour la petite histoire : le régime national-socialiste a souvent renommé, changé les statuts des institutions autrichiennes pour les germaniser. Ainsi, juste après l’annexion, l’Autriche (Österreich) est débaptisée pour s’appeler Ostmark (1938). En 1942, ce terme est officiellement remplacé par « Alpen-Donau-Reichsgaue » ou « Donau und Alpenreichsgaue » que l’on reconnaît pendant la guerre sous le nom de Territoires des Alpes et du Danube. Ces changements de nom furent établis pour supprimer toute connotation autrichienne et toute relation spécifique entre les régions composant l'Autriche. Le mot « Gau » veut dire territoire/province.
Le 1er mai 1945, Fritz Weidlich (décédé en 1952) revient à Innsbruck et reprend avec l’aide de la ville d’Innsbruck son rôle de directeur de musique. La salle de concert complètement détruite par les bombardements est reconstruite en 1956 ce qui permet à l’école de regagner ses galons de conservatoire le 20 février 1957.
A l'intérieur du conservatoire d'Innsbruck
Aujourd’hui, le conservatoire peut s’enorgueillir d’être une locomotive pour la culture musicale. Il y a de nombreuses écoles de musique dans les villages et chaque village a une fanfare.
Alors… je ne vous dis pas si au Tyrol, on aime la musique !