Cabinet du caméléon, 2009
COR : en bronze (270 x 75 x 80 cm)
Artiste : Peter Senoner
L'artiste Peter Senoner place au centre de la forteresse dans un endroit inaccessible la statue plus grande que nature de Cor. Le terme est dérivé de « il corridore » (en italien : le coureur). Des Incas vénéraient les coureurs porteurs de message comme des demi-dieux, en raison de leur persévérance presque inhumaine. On nommait ces messagers les « chasquis ». Ces coureurs étaient tous jeunes et vigoureux, entraînés depuis leur prime jeunesse à porter des messages.
Photo de l'intérieur de la forteresse de Franzensfeste
Comme le titre de l’exposition est « Labyrinthe – Liberté », celle-ci exprime la difficulté de se frayer un chemin vers la liberté au travers de nombreuses œuvres contemporainnes. COR, qui est situé à l’extérieur du mur d’enceinte et que l’on aperçoit au travers d’une meurtrière, végète ici dans cet environnement, laissé à lui-même, exposé dans l’immobilité, en liberté certes mais attendant le départ, qui ne viendra jamais.
Je pense que l’homme caméléon aux multiples facettes se cache souvent sous une couche de bienséance bien policée, son caractère dissimulé derrière le masque. Une statue qui m’a interpellé de part sa couleur et son titre mais aussi de part ses pieds qui sont bien implantés dans le sol, grossiers alors que le corps est longiligne, dégageant une certaine force, musclé. La tête pourtant est dirigée vers le sol comme pliant sous le poids : résignation ?
N’oublions pas que le mot « cor » est un dérivé du latin qui signifie cœur. Le « caractère incertain » de cette attente est fascinant, presque dérangeant. Sommes nous des attentistes ? L'être humain veut conquérir, défier, dominer. Peut-être devons nous laisser parler notre cœur, avancer vers l'autre et moins écouter notre raison ? Qui sait ?
Caractère incertain de l‘attentisme
pour Les photographes du dimanche :
commenter cet article …