Labyrinthe – liberté
C’est le titre d’une exposition régionale (2009) qui a lieu dans un endroit hors du commun : le vieux fort Franzensfeste situé dans le Tyrol du Sud (Vallée de Wipptal - Haut-Adige - Italie). Il présente aux promeneurs une exposition culturelle contemporaine qui encercle notre vie trépidante, la routine et l’art au quotidien. Les différentes pièces sont exposées dans ses cours intérieures, ses halls grandioses et ses caves voûtées.
Le fort comprend deux parties, une haute et une basse à côté de la rivière Eisack.
La porte d’entrée massive ouvre directement sur la cour des officiers, le bourgmestre, le dépôt de poudre et sur la chapelle. La batterie, les zones d’habitation, le magasin d’approvisionnement, la salle des gardiens, l’infirmerie, la cantina, la caserne de la garnison ont tous été aménagés pour accueillir l’exposition contemporaine consacrée à la liberté. Dans mon dernier article sur le fort, je vous présentais la boulangerie.
Le fort a été construit entre 1833 et 1838 par l’empereur Ferdinand 1er qui avait peur des invasions. Actuellement cette invasion et sa horde d’ennemis ne vinrent jamais. Le fort fut nommé en l’honneur de l’empereur Franz 1er et resta édifié comme symbole de paix. Sa devise bien connue dans la région était : « Je n’ai pas besoin de savants, mais de braves citoyens ».
Mais revenons à cette exposition dédiée à la Liberté avec un grand L, qui associe la culture au quotidien, l’histoire à l’art et invite le promeneur à une visite en forme de labyrinthe où la surprise est derrière chaque parapet, chaque muraille et dans chaque salle d’armes. Et comme tout labyrinthe qui se respecte, il n’y a aucune orientation dans ce dédale de salle d’armes et dépôt de munition. 200 pièces sont donc exposées ici et là, pêle-mêle, isolées ou rassemblées.
Ce décor sert bien les intentions de l’artiste Robert Bosisio (1963 – Trodena/Münich) qui expose deux nombreux dessins réalisés aux crayons, digitalisés et imprimés sur bois. Durant son service militaire, Robert Bosisio a confiné dans son agenda toutes ses impressions sur la vie militaire et son carnet recèle de croquis pris sur le vif. Le fort Franzensfeste offrait une occasion unique à cet artiste, celle de représenter la limite de contact avec l’extérieur du soldat. Ses œuvres (1982-1983 – 2009) sont exposées directement sur les murs, se mêlant aux graffitis des soldats d’antan.
J’ai trouvé ses représentations de la vie des casernes extrêmement vives, fascinée par l’ennui, la solitude qui se dégagent des tableaux.
Les travaux de restructuration du fort, avec accès aux personnes à mobilité réduite, ascenseur, café-restaurant, rénovation des salles, sécurité et éclairage a coûté trois millions d’euros. Pourtant l’exposition régionale est gratuite !
Bonne semaine !
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