L’interdiction de la circulation de certains camions sur l’autoroute de la vallée de l’Inn par le Land Tyrol (Autriche) est sujette à la critique de l’Union Européenne celle-ci réfutant que l'interdiction est incompatible avec le commerce intracommunautaire. Pourtant la qualité de l’air se dégrade de jours en jours, puisque l’autoroute supporte plus de 2,175 millions de poids lourds par an (en 1994 ils étaient au nombre d'un million).
La solution serait d’obliger les camions à monter sur le train, mais cette solution ne peut être appliquée selon les directives sur la libre circulation des marchandises au sein de l’UE. Celle-ci avance que les pays souhaitant la construction du tunnel de base de Brenner n’ont qu’à s’entendre sur le financement du projet pour commencer les travaux. Mais les contribuables autrichiens renâclent… Les coûts du tunnel ne seront pris en charge par l’UE qu’à hauteur de 786 millions. Une goutte d’eau par rapport aux 6 milliards de financement du projet ! De plus, le coût de la construction augmentant chaque année entre 2,5 et 4,5, quelle sera la somme à payer en 2022, date de la fin du chantier ?
Et si on en revient au même à la fin : personne ne pouvant obliger les camions à emprunter le tunnel ! Chacun s’accorde à dire que les marchandises ayant à faire plus de 500 km devraient être transportées sur les rails, mais l’implémentation est abolie avant d’avoir vu le jour. Il existe aujourd’hui une capacité ferroviaire et une infrastructure permettant aux camions d’être transportés dans des wagons construits spécialement pour eux. Utilisés, que par très peu ! Seul les internationaux venant du nord de l'Europe l'utilisent pour pouvoir se reposer et ne pas avoir de coupure.
Le Land Tyrol a bien essayé de réduire la circulation des camions la nuit en instituant une interdiction sectorielle pour les camions transportant déchets, sable, véhicules à moteur, céréales et bois sur les 46 km de tronçon de l’autoroute A12 ceci afin de sauvegarder la qualité de l’air et donc la santé de chacun.
La Cour de justice de l’UE porte à nouveau plainte (arrêt déjà rendu en 2005) contre le Land Tyrol pour l’empêchement du libre transit. Donc qu’importe si les normes de dioxyde d’azote sont dépassées dans la vallée, les couches de smog prises en sandwich entre les stratus, les asthmatiques et autres empêcheurs de tourner en rond ! Non ? Car d’un côté l’Union Européenne veut protéger les Européens contre toute émission nocive, de l’autre elle protège le lobby du transport routier. Tout ce que je vois c’est que l’on thématise la protection de l’environnement, mais quand il s’agit d’application, les arguments sanitaires sont face à la crise comme une aiguille dans une meule de foin.
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